Affaire Djabelkhir : Une pétition en appelle à l’intervention de Tebboune

Une pétition a été lancée réclamant la libération de l’islamologue Saïd Djabelkhir qui, malgré sa non mise sous mandat de dépôt, a été condamné à trois ans de prison ferme pour « offense à l’Islam ». Elle s’adresse au président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Ses initiateurs et premiers signataires dont la moudjahida Louiza Ighilahriz, le réalisateur Mohamed Ifticene, le philosophe Mohamed Bouhamidi, l’artiste peintre Hocine Ziani, l’économiste Abdelatif Rebah et le journaliste-écrivain Mustapha Benfodil, estiment que «mettre une personne en prison pour ce supposé délit ne devrait pas être pensable même en cas de ce qu’on appelle apostasie, car la Constitution nationale est supposée garantir la liberté de culte et la liberté de pensée ».

Pour eux, « condamner Djabelkhir c’est condamner l’ijtihad » et ce verdict « restera une tache indélébile dans notre histoire, et ses conséquences politiques ne font que commencer, vue l’ampleur que cela prend à l’échelle internationale ».

« Notre pays a suffisamment de problèmes pour lui ajouter une affaire d’inquisition digne du Moyen-âge occidental, d’autant que certains attribuent au procès un caractère idéologique manifeste », pensent les signataires.

Ce procès a, d’après eux, « entraîné la justice dans un terrain qui n’est pas le sien dans la mesure où un tribunal n’a pas vocation de juger les idées philosophiques, scientifiques, artistiques ou autres ».

Rappelant au chef de l’Etat les objectifs de son programme novembriste dont « la lutte contre la pensée irrationnelle, contre l’obscurantisme, le fanatisme, l’extrémisme et le wahhabisme » et qui passent « par une justice sereine », les rédacteurs de la pétition pensent que « le juge ne peut pas interférer dans le domaine des sciences et des idées ».

Et « c’est pour cela, Monsieur le Président, que nous ne pouvons vous demander d’agir pour la libération de Djabelkhir sans vous rappeler que l’article 144 bis 2 dans le code pénal algérien (la loi 06-23 du 20 décembre 2006) qui a induit une interprétation attentatoire aux droits humains les plus fondamentaux, à savoir la liberté de conviction dans notre pays », expliquent-ils.

Aziz.T

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