Acte 119 du Hirak: Alger quadrillée, la Kabylie reçoit du monde

Pour la troisième fois de suite, à Alger, le  Hirak, n’a pas eu lieu. Pour cause ? Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé au niveau de la capitale,  pour dissuader toute tentative de regroupement au niveau des traditionnelles places et lieux réputés comme « points chauds » des manifestations du Hirak, en sus des nombreux barrages filtrant les accès menant vers Alger dès l’aube.

Tant bien que mal, des groupes de manifestants ont tenté d’organiser des marches dans certaines banlieues de la capitale, El Harach et Ain Benian, entre autres. En somme, des tentatives rapidement étouffées et tuées dans l’œuf, selon les échos recueillis sur les réseaux sociaux.

Le «black out » a été orchestré par la rupture de contact entre éléments catalyseurs des marches par le brouillage du réseau internet dès le début de l’après midi.

Probablement, de nombreuses personnalités et militants du Hirak ont anticipé la « maille sécuritaire » au niveau d’Alger. Ce qui a fait qu’ils se sont rabattus sur les métropoles de la kabylie, bastion des luttes pour les libertés et la démocratie, où ils se sont fait illustrer par des déclarations aux médias locaux, à l’instar de Zoubida Assoul, présidente du parti UCP, qui n’est pas passée inaperçue. « Le pouvoir est dos au mur. Il fait de mauvais calculs. La preuve, il engage une répression massive », a-t-elle commenté sur une vidéo relayée sur les réseaux sociaux.

« Le combat va continuer de manière pacifique jusqu’à ce que les objectifs de la révolution du Hirak soient atteint », a-t-elle ajouté, en lançant un appel à toutes les forces du Hirak de s’unir et de travailler ensemble.

De nombreux manifestants habitués à marquer  leur présence au sein du Hirak, se sont rendus à Béjaîa ou à Tizi-ouzou pour prendre part aux marches, se sentant probablement « frustrés » pour le troisième vendredi de suite, empêchés de vivre l’événement à Alger.

Les marcheurs, ont sillonné les artères de la ville des genets ou de la capitale des Hammadites, selon les échos recueillis chez nos confrères et les nombreux messages postés sur les réseaux sociaux par des citoyens militants ou anonymes.

A l’occasion, les marcheurs du vendredi n’ont pas manqué l’opportunité de réitérer leur revendication phare, le changement de système et l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie ; ainsi que la libération des nombreux détenus d’opinions et journalistes, dont Rabah Karèche, incarcéré à Tamanrasset pour le simple et unique tort d’avoir exercé son métier.

Rejetant les prochaines élections législatives du 12 juin prochain, à travers de nombreux slogans ou banderoles brandies, les manifestants se sont donnés le mot d’ordre de poursuivre la lutte jusqu’à la réussite de la révolution pacifique.

Plusieurs arrestations ont été signalées à travers les réseaux sociaux, confirmées plus tard par le comité national pour la libération des détenus (CNLCD), à Alger, Bouira, Jijel et d’autres villes du pays. Le décompte avoisinerait, selon certaines sources, l80 détenus à travers une trentaine de wilayas.

A deux semaines des élections législatives du 12 juin prochain, le pouvoir en place, acculé et perturbé dans sa logique de « boucler » la parenthèse institutionnelle à tout prix, s’affole et perd pied. N’ayant aucun argument crédible à faire valoir face aux partis de l’opposition traditionnels et le risque d’être sanctionné par l’urne, il s’adonne à une « répression tous azimuts » qui risque de fausser ses prévisions.

A.Ben Ali.

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