Célébration de la fête des travailleurs , Louiza Hanoune dénonce…

« Le respect des droits et des libertés syndicales et de la volonté populaire est une condition pour protéger la nation contre l’anarchie et l’ennemi (intérieur et extérieur), et pour préserver le caractère pacifique de la deuxième révolution du pays », a déclaré la secrétaire du parti des travailleurs, Louiza Hanoune.

Elle dénonce énergiquement la répression qui s’abat en rouleau compresseur sur les manifestants des marches du Hirak, lors d’une conférence de presse animée, avant-hier à Alger, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des travailleurs.

«La répression se généralise chaque jour un peu plus en franchissant un nouveau seuil, qui outre mesure est inquiète sérieusement avec l’arrestation, hier, de dizaines de citoyens de manière systématiques à travers le pays », dénonce-t-elle.

« On assiste à une volonté farouche d’étouffer la révolution populaire et à son avortement», ajoute-t-elle, avec l’arrestation de dizaines de manifestants. Pour preuve, elle cite la tentation de museler les journalistes en leurs intimant de «mentir, de taire la vérité, de la maquiller sous peine de poursuite judiciaire et d’emprisonnement ». Allusion faite à l’emprisonnement de notre confrère de liberté pour  le seul crime d’avoir fait son travail de manière professionnelle en rapportant des vérités », précisant que depuis l’ère de l’ex-président Bouteflika, une certaine presse assurait déjà ce rôle.
« Depuis l’institution de la journée du 1er mai, les travailleurs se sont fait distinguer par des manifestations en réitérant leurs revendications de manière organisée à travers des syndicats », a-t-elle précisé en faisant une brève genèse de la survenue de la célébration du 1er mai par les travailleurs.

Dans la conjoncture particulière que traverse le monde entier ces deux dernières années, la patronne du PT affirme que «le capitalisme est mis à nu un peu plus, car, dit-elle, il pousse l’humanité à la barbarie et à la sauvagerie », citant à titre d’exemple l’Inde : toutes les  4 mn, l’Inde enregistre un mort et 14.000 atteintes au Covid chaque heure. – L’Inde est un pays qui a une base industrielle solide, tous segments confondus ; le pays a la capacité de produire le vaccin, malgré cela, il enregistre un manque d’oxygène.

La lutte que mènent les travailleurs du monde entier de nos jours est pour eux « une question de survie », non seulement en liaison avec le Covid. « Ils mènent une bataille sans merci contre « la dégradation de leur situation sociale, de leurs familles et contre toute atteinte à leurs droits », martèle-t-elle. C’est pour cela, explique-t-elle, qu’il est demandé aux Etats de « leurs donner les moyens de prévention, de soins et de vaccination pour se protéger ».

« Il y a absence de stratégie de lutte contre le Covid ».

Evoquant la gestion de la pandémie par le gouvernement, Louiza Hanoune déplore l’absence d’une réelle stratégie de lutte contre la pandémie et de prise en charge des patients.
Selon elle, «la politique dévastatrice du système de santé menée depuis 1993 notamment par l’ex-ministre, Abdel Madjid Attar, qui appliqué les consigne de la banque mondiale et du FMI est à l’origine du constat alarmant d’aujourd’hui ». d’ailleurs, rappelle-t-elle « L’OMS a mis l’Algérie dans une case à part de pays atypique, inclassable, car il n’ya pas de statistiques réelles. Ce qui veut dire qu’il n y a pas de stratégie et de politique de lutte ».

Pour preuve ? Le recul de la pandémie, selon la SG du PT, devait « inciter à une politique d’anticipation » de l’Etat pour protéger les travailleurs dans leurs activités au quotidien qui favorise la contamination. Elle souligne dans la foulée, les nombreux pays qui se battent contre la résurgence de la pandémie par la vaccination tout azimut. « Chez nous, l’Etat n’a pas corrigé la faille. Le taux de vaccination est resté à 1% et on se débat encore comme au début ; manque de Tests, manque d’oxygène,…etc », se désole-t-elle.
A cette allure, le pays restera « indéfiniment isolé, fermé. L’économie reculera, Air Algérie va agoniser …. Ce qui est antiéconomique et inacceptable », dénonce-t-elle, citant un professeur de médecine qui a affirmé qu’à cette allure « Il nous faudra cinq années pour vacciner les 20 millions de citoyens qui doivent l’être », s’interrogeant quant au nombre de morts d’ici là.

« Il y a lieu de renationaliser l’ENGI »

« On avait alerté dès le début de la pandémie sur le manque drastique enregistré en oxygène. Les bouteilles d’oxygène sont monnayées à 250.000 DA, alors que le droit à la santé est garanti dans notre pays», affirme-t-elle, ajoutant qu’un segment destiné à l’exportation (vers les pays voisins et même d’Europe) était opérationnel avant qu’on privatise l’ENGI, en 2006, au profit de la société allemande LIND dont nous sommes devenus dépendant aujourd’hui.

« L’Etat n’a aucun justificatif valable à citer en sa faveur ; il doit répondre à la demande des citoyens », assène-t-elle, tout en revendiquant la «renationalisation de l’usine de l’entreprise nationale des gaz industriels (ENGI). « Ce qui est possible et amplement réalisable dans l’intérêt de l’économie nationale ». « Si l’Etat n’a pas le dossier de l’entreprise, on l’a à notre niveau, et détaillé même » di-t-elle.

A. Ben Ali.

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