À la veille des sénatoriales : nouvel épisode de crise au FFS

Encore une fois, le Conseil national du front des forces socialistes (FFS), ne s’est pas tenu. Après avoir été reportée une première fois le 25 décembre, la session ordinaire convoquée pour samedi 8 janvier, n’a même pas été ouverte, alors qu’elle devait trancher sur la participation ou non du parti aux élections sénatoriales du 5 février.

Le FFS n’est pas sorti de la crise. Six ans après la disparition de son fondateur et chef charismatique, Hocine Aït Ahmed, le parti n’arrive toujours pas à trouver sa voie et surtout une stabilité interne. La guerre fratricide qui le ronge depuis quelques années n’est pas prêt de se terminer.

A l’origine de ce nouvel épisode, les élections portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Des sources fiables du plus vieux parti de l’opposition expliquent qu’« il y a une volonté au sein du noyau dur de la Direction nationale d’y aller ». « Certains dont le premier secrétaire national, veulent coute que coute devenir sénateurs », nous dit-on.

Mais, face à cette position que la majorité de la base militante juge « sans incidence politique », il y a l’option du boycott. En effet, les partisans de cette position estiment que le parti ne doit pas prendre part à ces sénatoriales. Et pour cause, il avait déjà boycotté les législatives du 12 juin dernier. Et la chambre haute du Parlement n’est pas si importante que la chambre basse (APN), pour vouloir placer des sénateurs. Plus que ça, « quel intérêt pour le FFS d’avoir quatre sénateurs devant une majorité écrasante composée des partis du pouvoir et du tiers présidentiel ?», se demandent les partisans du boycott.

Il faut dire qu’ils sont nombreux les membres du Conseil national qui n’accordent aucun intérêt à ce rendez-vous électoral. Pour eux, le parti doit se concentrer sur sa réorganisation et la préparation de son sixième congrès ordinaire, mainte fois reporté.

L’annulation de la session du Conseil national, samedi, « a été provoquée », par les partisans de la participation, car se sachant « minoritaires », révèlent nos sources. Mais, la goute qui aura fait déborder le vas est « l’empêchement » d’un cadre dirigeant, de surcroit membre du CN, d’accéder à la salle qui devait abriter les travaux. La liste des membres du CN n’étant pas la même chez les deux clans.

Désormais, ce sera à la Direction nationale composée de l’Instance présidentielle (IP), du secrétariat national et du Comité d’éthique de se réunir pour trancher et trouver une solution pour sortir de cette impasse. Elle devrait se réunir ce mercredi, 12 janvier, soit 4 jours avant la date butoir pour le dépôt des dossiers de candidatures pour les sénatoriales, le 16 du même mois. Et si elle décide d’engager le FFS dans la course aux sénatoriales, ce ne sera pas sans risque de lui faire subir un affront le jour du vote, même dans les wilayas où il prétend avoir une majorité d’élus locaux, Tizi-Ouzou et Bejaia. Les élus locaux ne sont pas tous acquis à cette option !

Quoi qu’il en soit, ce nouveau feuilleton de crise ouvert au FFS, n’est pas sans conséquences sur sa présence sur la scène politique. Créé en 1963, le parti au long parcours politique, ne cesse de voir son rôle de locomotive de l’opposition et d’école de formation des militants, disparaitre.

Aït Ahmed n’a pas eu de bons héritiers !

Aziz T.

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